Scandale – Episode 01 : Le spygate

Scandale – Episode 01 : Le spygate

Scandale – Episode 01 : Le spygate

Alfred Hitchcock disait toujours, meilleur est le méchant, meilleur est le film.
Alors imaginez une histoire avec tout plein de super vilains.
Prenez vos meilleurs pop-corn, on vous raconte.

F1 1986 - Keke Rosberg - McLaren - Monaco

Deux coqs dans une même basse cour !

La première graine de cette folle histoire est plantée le 19 décembre 2005 alors que Fernando Alonso, tout juste titré pour la première fois de sa future loooooooonnnngue carrière, annonce qu’il rejoindra McLaren en 2007.  

A l’époque tout le monde est évidemment ravi, notamment Ron Dennis qui a officialisé, quelques jours plus tôt, l’arrivée de Vodafone comme futur sponsor titre. Une joie qui sera d’autant plus grande douze mois plus tard puisque Alonso est à nouveau titré fin 2006 et arrivera ainsi à Woking avec le numéro 1 dans ses valises.  

Fin novembre, le 25 très exactement, McLaren ajoute la dernière pièce de son puzzle avec la signature du jeune prodige britannique Lewis Hamilton qui s’est quant-à lui adjugé le titre en GP2. Un rêve pour ce pilote qui avait crânement déclaré à Ron Dennis qu’il piloterait pour lui un jour alors qu’il n’avait pas encore terminé d’user ses combinaisons en karting.  

Dennis s’offre donc le double champion du monde en titre et un rookie qu’il n’hésite pas à comparer à Ayrton Senna dont il arbore d’ailleurs les couleurs sur son casque. Tous les ingrédients d’une dream team… ou d’un sacré bordel. 

Et du bordel il y en a eu chez McLaren cette année-là et pas qu’un peu mon neveu…Si Fernando Alonso a la réputation d’avoir détruit ses équipiers l’affirmation complète devrait-être “Tous sauf Lewis Hamilton.”  

Il faut dire que le jeunot ne manque pas de talent et en enchainant les podiums arrive à Monaco, cinquième manche de la saison, en tête du championnat. Deuxième sur la grille il se montre plus rapide que son équipier le dimanche et aurait pu s’imposer sans un petit cafouillage de son stand lors de son arrêt. L’équipe laisse alors sous-entendre à Fernando qu’il serait bien vu de ne pas retenir Lewis mais l’Espagnol fait la sourde oreille et remporte l’épreuve, remettant les compteurs à zéro au championnat mais provoquant la colère de Dennis.  

Pour Hamilton ce n’est que partie remise puisqu’il monte sur la plus haute marche du podium lors de l’épreuve suivante, au Canada, lors d’un rare week-end brouillon du taureau des Asturies.  

Tout semble revenir à la normale…jusqu’au Grand Prix de Hongrie au début du mois d’août.  

Pour bien comprendre ce qu’il se passe ce week-end-là, il faut rappeler que lors de chaque Grand Prix les écuries donnent la priorité à un pilote au moment de s’élancer en piste pour les qualifications. Et en Hongrie c’est au tour de Fernando Alonso. Mais pour une raison inconnue le stand de Lewis décide de le lâcher en premier. Ce qui ne plait pas à Alonso ni même à Dennis qui prend lui-même le micro pour demander à son poulain de rendre la priorité au pilote flanqué du numéro 1. Mais comme Alonso à Monaco, Hamilton ne semble pas avoir de réseaux.  

Alors que les bolides repassent par les stands avant de repartir pour une ultime tentative, Alonso reste ‘coincé’ sur son emplacement anormalement longtemps, bloquant ainsi Hamilton qui n’aura pas le temps d’effectuer un dernier run. Pour se justifier le double champion du monde prétextera qu’il attendait qu’on lui donne l’ordre de quitter la pitlane. 

En vérité soit il avait le soleil dans l’œil pour ne pas voir les gestes de ses mécaniciens soit…soit il fait preuve de mauvaise foi. Et c’est la deuxième option qui sera retenue par la FIA pour justifier l’exclusion de l’Espagnol des qualifications tandis que McLaren ne marquera pas de points au championnat constructeur lors de cette épreuve. Une bien mauvaise nouvelle dans sa lutte acharnée face à Ferrari… 

Rififi chez Ferrari

Et puisqu’on parle de la Scuderia, faisons le point sur ce qu’il se passe du côté de Maranello en ce début de saison 2007. Et là aussi vous allez voir que les repas de famille sont plutôt tendus.  

2007 est une saison particulière pour l’écurie du cheval cabré qui doit composer avec le départ de Michael Schumacher et de Ross Brawn qui ont largement participé à redonner de l’éclat à la Scuderia tandis que Jean Todt se prépare à passer le flambeau à Stefano Domenicali. 

Côté pilote c’est Kimi Raikkonen qui est chargé de pallier au départ du baron rouge tandis que pour succèder à Brawn, c’est Nigel Stepney, qui avait fait partie des transfuges venant de Benetton en 1996 qui espère enfin sortir de l’ombre et recevoir une promotion. Sauf que Jean Todt ne l’entend pas de cette oreille.  

Mécontent, Stepney n’hésite pas à se répandre dans la presse mettant quelque peu son employeur dans l’embarras…et ce n’est que le début parce qu’il est vexé jusqu’au trognon Nigel… 

Quelques jours avant le Grand Prix de Monaco dominé par McLaren, l’équipe Ferrari découvre une mystérieuse poudre blanche sur les réservoirs des F2007 de Massa et Raikkonen. Une poudre blanche qui sera également retrouvée dans les poches d’un pantalon de…Nigel Stepney. 

Ferrari déposera une plainte fin juin auprès du parquet de Modène à l’encontre de cet employé encombrant, y voyant certainement une belle occasion de s’en débarrasser. L’enquête prendra des mois et ce n’est que fin octobre 2008 que Stepney sera mis hors de cause.  

Mais entre-temps Ferrari dépose une autre plainte en juillet 2007, quelques semaines avant le Grand Prix de Hongrie… Toujours à l’encontre de Stepney qu’elle accuse d’avoir fourni des documents confidentiels à un employé de chez McLaren. Dans le même temps Nigel reçoit son C4 par recommandé.  

Ce nouveau rebondissement on le doit à l’employé d’une petite imprimerie basée non loin de l’usine McLaren. 

Attendez qu’on vous explique. Et pour ça il faut à nouveau revenir au début de l’année 2007. Ce jour-là il fait gris au-dessus de Woking, bon en vrai on n’est pas sûr de la météo mais on est en janvier en Angleterre donc bon… 

Bref ce jour-là une femme entre dans un magasin de photocopie un paquet de documents sous le bras. Trudy s’approche du comptoir et tend les quelques 800 pages au gérant des lieux pour lui en demander des copies. L’homme s’exécute, en même temps c’est son boulot…, mais est intrigué par le logo présent en bas des pages : un cheval cabré. D’autant plus étonnant que la fameuse Trudy est l’épouse de Mike Coughlan, un ingénieur de McLaren… 

Fan de F1 et de Ferrari en particulier, le gérant préviendra la Scuderia ce qui nous ramène en juillet 2007. 

La FIA, prend le dossier en main et est invitée, ainsi que Ferrari, par McLaren dans son usine digne d’un repère du méchant du dernier James Bond, afin de prouver sa bonne foi. McLaren qui a pris soin d’écarter Coughlan face aux accusations portées par sa rivale historique. 

L’enquête de la Fédération conclu qu’il n’est pas prouvé que McLaren a enfreint le règlement et l’affaire est donc sur le point d’être classée… Ferrari décide malgré tout de faire appel mais avec la pause estivale qui approche il faudra attendre plusieurs semaines avant de rouvrir le dossier. 

Et nous revoilà au soir des qualifications du Grand Prix de Hongrie où suite à sa pénalité, Fernando Alonso menace Ron Dennis d’aller parler à la FIA disant que McLaren était au courant que les documents frappés du cheval cabré circulaient dans l’usine de Woking… 

Bref tout le monde part en vacances dans la joie et la bonne humeur… 

Ultimes révélations

Pas de quoi faire redescendre les tensions puisque dès le Grand Prix d’Italie, terres de Ferrari, l’affaire revient au premier plan médiatique avec de nouvelles révélations. Les journalistes font état de mails échangés entre Pedro de la Rosa, troisième pilote de McLaren, Mike Coughlan et…Fernando Alonso. On y parle notamment de la répartition du poids de la Ferrari, de stratégie et de la confiance à accorder à Nigel Stepney qui est à l’origine des informations qui parviennent à l’écurie britannique. 

Du côté de la FIA et de Max Mosley on se frotte les mains car il est de notoriété publique que ses relations avec Ron Dennis sont particulièrement austères. Avec ces nouvelles preuves il va pouvoir s’offrir le scalpe du patron de Woking.  

Le verdict tombe le 13 septembre en marge du Grand Prix de Belgique et la sanction infligée est record avec 100 millions de dollars d’amende et l’exclusion du championnat pour l’écurie McLaren 2007. L’équipe doit en outre montrer patte blanche pour 2008.  

Voilà qui clôture le volet sportif de l’affaire. Mais pour Stepney ce n’est pas terminé puisqu’il doit encore comparaître au civil. Il sera condamné le 29 septembre 2010 à 20 mois de prison. Peine qu’il ne purgera pas. 

Sur le plan sportif Stepney retrouvera du boulot en GT avant de trouver la mort en 2014 dans un accident de voiture qui ressemble, selon la police, à un suicide. 

Mike Coughlan lui reviendra en Formule 1 en 2011 chez Williams mais après une saison 2013 catastrophique, sera remplacé par Pat Symonds à partir de 2014. Il trouvera ensuite refuge dans une équipe de stock car américaine jusqu’en 2017. 

Et Fernando Alonso ? Le pilote espagnol claquera la porte de McLaren après la perte du championnat pilote face à Kimi Raikkonen et retournera chez Renault ou un autre scandale l’attendra… 

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Dans Champions nous revenons sur la carrière des champions du monde de Formule 1. Pour se deuxième épisode on se penche sur la carrière, très éclectique du dernier champion du monde made in USA : Mario Andretti !

Nous écouter :

Dimanche cinq septembre 1954, un groupe d’adolescents se rend sur l’Autodromo Nazionale di Monza pour assister aux exploits du double champion du monde Alberto Ascari au volant de sa Ferrari.

Les amis se faufilent sous les grillages de l’enceinte pour aller s’installer en bord de piste et voir passer les bolides.

Si ce jour-là c’est Juan Manuel Fangio qui s’impose au volant de sa redoutable Mercedes W196, alors qu’Ascari doit malheureusement abandonner au 48ème tour, les ados restent émerveillés par le spectacle auquel ils viennent d’assiste. Parmi eux, un jeune homme se met à rêver d’un jour être au départ d’une de ces courses, c’est Mario Andretti ! 

Statistiques :

1

titre

12

victoires

18

poles

19

podiums

128

Grands Prix

1

Non départ

Vingt-quatre ans plus tard, le dix septembre 1978, Mario Andretti est en pole position de ce même Grand Prix, théâtre de la quatorzième manche de la saison.

Un peu plus loin sur la grille, on retrouve Ronnie Peterson en cinquième position. Seul pilote mathématiquement en mesure de priver Andretti du titre mondial. Mais le Suédois prendra le départ avec un handicap sur son équipier. Suite à un accident lors du warm-up qui a détruit sa Lotus 79, Peterson doit en effet se contenter du modèle de l’année précédente. Une situation qui ne manque pas de l’agacer. L’écurie disposant d’un mulet mais dédié à Andretti dont Chapman a fait le numéro 1 de l’équipe pour cette saison 1978, estimant que l’investissement de l’Américain, qu’il considérait comme l’héritier de Clark, dans le développement de la 79 devait être récompensé.

Lors de ce week-end italien, la tension dans le box Lotus est à son paroxysme. Il faut dire que l’annonce deux semaines auparavant du recrutement de Peterson par McLaren ne faisait que renforcer la volonté de Chapman de voir Andretti titré. Pas question pour lui que le numéro 1 parte à la concurrence l’année suivante.

Il est quinze heures à Monza lorsque les feux passent au vert…trop tôt pour que les derniers pilotes de la grille se soient immobilisés sur leur emplacement.

Surpris, Peterson loupe son envol se voit dépassé par des pilotes qui, de facto ont pris un départ lancé, dont James Hunt en lutte avec l’Arrows de Patresse. La suite reste encore aujourd’hui plutôt floue. Hunt prétendant que Patresse l’a heurté en le dépassant alors que le Brésilien déclare avoir terminé sa manœuvre au moment où la McLaren de Hunt est allée toucher la Lotus de Peterson l’envoyant dans le rail.

Toujours est-il que la 78 numéro six du Suédois se retrouve au milieu de la piste, en feu.
Extrait de sa monoplace par Hunt et Regazzoni et conscient, Peterson est héliporté à l’hôpital pour y être opéré alors qu’un nouveau départ est donné quelques heures plus tard.

Et au terme des quarante tours de l’épreuve, Andretti passe sous le drapeau à damier en vainqueur devant Gilles Villeneuve mais les deux hommes se verront pénalisés pour départ anticipé et c’est donc Lauda qui s’impose. Cinquième le pilote Lotus est tout de même sacré champion du monde. Un titre éclipsé par l’accident de son équipier qui succombera à ses blessures dans la nuit.

Ce titre au goût amer constitue pourtant sans aucun doute le point culminant de la carrière de ce pilote éclectique pour qui la F1 était le rêve ultime. A tel point que lorsqu’en 1955 il quitte l’Italie avec sa famille, Mario et son frère Aldo se disent ‘Mais il n’y a pas de F1 aux Etats-Unis.’ Le rêve semblait alors s’éloigner.

Mais le virus de la course ne restera pas sur le vieux continent. Rapidement les deux frangins trouveront le moyen de s’acheter une vieille midjets et en 1959, Mario prend le départ de sa première course sur l’autodrome de Nazareth en Pennsylvanie. Premiers départs, premières victoires. Quinze jours plus tard c’est au tour d’Aldo de se glisser derrière le volant avec le même succès. Les deux frères se voient rapidement affublé d’un surnom par leurs adversaires : ‘Les sauvages’.

Mais si ces premiers succès conduiront Mario jusqu’en F1. Pour Aldo, le rêve s’achève lors de la dernière course de la saison1959. Ce jour-là il sort violement de la route et après quinze jours dans le coma se réveille avec une vue et une ouïe altérée qui l’empêcheront de poursuivre ce qui aurait sans doute pu être une belle carrière.

Dorénavant Mario courra pour donc pour deux. C’est sans doute ce qui explique, encore aujourd’hui, son attachement au clan.

A ses débuts il sillonnait les Etats-Unis en nomade accompagné de sa femme Dee-Ann et de leurs deux enfants, Michael et Jeff.

Après avoir fait ses classes en Midget, Mario passe en USAC, plus connu sous le nom d’IndyCar en 1964. Ce qui lancera véritablement sa carrière.

En 1965 il termine troisième de ses premiers 500 Miles d’Indianapolis. Epreuve qu’il ne remportera qu’une seule fois, en 1969 en pas moins de 29 participations.

D’ailleurs si en Europe on le connait principalement pour avoir piloté les célèbres Lotus noir et or, oubliant souvent son titre de champion du monde, c’est au pays de l’oncle Sam que Andretti a construit la majeure partie de son palmarès avec, outre cette victoire aux 500 Miles, quatre titres de champions USAC/IndyCar et deux titres de vice-champion entre 1964 et 1994 soit 407 courses disputées, cumulant 52 victoires, 65 poles et 141 podiums.

Andretti c’est également une victoire aux 500 Miles de Daytona, du Michighan et de Pocono, un succès à Pikes Peak, trois aux 12 heures de Sebring, et quatre au Grand Prix de Long Beach. Seul manque à ce palmarès de légende un sacre aux 24 heures du Mans auxquels il participera à huit reprises ne terminant jamais mieux que deuxième en 1995.

Mario Andretti - Victoire 500 Miles Indianapolis
Mario Andretti - Pikes Peak - 1969
Mario Andretti 24 Heures du Mans 1995

Au milieu de ce parcours la F1 sonne presque comme une parenthèse. C’est en 1968 que Andretti prend le volant d’une Lotus 49B pour la première fois. Colin Chapman cherchant un remplaçant au regretté Jim Clark décédé lors d’une course de F2 en Allemagne.
Clin d’oeil de l’histoire, c’est à Monza qu’il doit prendre son premier départ mais inquiet par la pointe de vitesse du nouveau venu, Enzo Ferrari fait appel au règlement interdisant alors à un pilote de prendre part à deux courses internationales à 24 heures d’intervalles.
Et comme Andretti devait également honorer un engagement en sprint car ce week-end-là…il devra attendre l’épreuve de Watkins Glen dans son pays d’adoption pour se hisser en pole position. Il sera moins chanceux le lendemain.  

Malgré des débuts encourageants, Mario Andretti ne fera que des apparitions sporadiques, remportant néanmoins sa première victoire en 1971 à Kyalami au volant d’une Ferrari, jusqu’en 1975 avec l’équipe Vel’s Parnelli qui participera à 16 GP de 1974 à 1976. En 1976 il rejoint l’équipe qui lui avait donné sa chance quelques années plus tôt : Lotus. Il s’imposera lors du célèbre Grand Prix du Japon disputé à Fuji sous des trombes d’eau, mettant fin à presque deux saisons de vaches maigres pour le team britannique.  

En 1977 Chapman développe la Lotus 78 a effet de sol. Redoutable en courbe mais manquant de fiabilité et de vitesse de pointe elle ne permet pas à Andretti de se battre pour le titre face à Niki Lauda mais l’Américain décroche tout de même quatre succès avant de s’adjuger le titre en 78 dans les circonstances que l’on connait.

La suite sera moins brillante comme si Andretti avait quelque peu perdu le feu sacré. Dans le même temps Lotus connait une baisse de performance également. En 1979 il ne fera pas mieux qu’une troisième place en Espagne et terminera douzième du championnat.

En 1980 et 81 il végète au sein de l’écurie Alfa Roméo ne récoltant que quatre points en deux saisons ! Si bien qu’au départ de la première manche de la saison 1982, Mario Andretti est absent. Le champion s’en est retourné aux Etats-Unis. Il reviendra pourtant à Long Beach remplaçant Carlos Reutmann parti subitement à la retraite chez Williams. Quatorzième sur la grille il abandonne en course. On verra une dernière fois le casque gris en fin de saison à Monza pour une dernière pole et un dernier podium au volant d’une monoplace flanquée du cheval cabré. Un joli chant du cygne pour celui qui s’était mis à rêver de F1 presque trente ans auparavant sur ce même tracé en regardant passer un bolide rouge. 

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Champions – Episode 01 : Mika Hakkinen

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Champions – Episode 01 : Mika Hakkinen

Dans Champions nous revenons sur la carrière des champions du monde de Formule 1. Premier numéro de cette série avec le Finlandais Volant : Mika Hakkinen.

Nous écouter :

Dimanche 27 août 2000, circuit de Spa-Francorchamps.

Nous sommes au 40ème tour du Grand Prix de Belgique, 13ème manche du championnat du monde de Formule 1.
En tête de la course, Michael Schumacher voit la McLaren de Mika Hakkinen recoller depuis plusieurs tours mais sans parvenir à trouver l’ouverture.

Mais à l’entame de cette 40ème boucle le Finlandais s’engouffre dans le mythique raidillon pied au plancher et en ressort à portée de tir de la Ferrari de son rival.
Devant les deux hommes, la BAR de Ricardo Zonta. Schumacher sert à droite pour profiter de l’aspiration du Brésilien avant de se décaler à gauche pour aborder le freinage des Combes pensant ainsi coincer son adversaire.

Mais Hakkinen garde sa ligne et émerge, par la droite, en tête en s’offrant le scalpe à la fois de Schumacher et de Zonta involontaire spectateur VIP du duel que se livrent les deux doubles champions du monde.

Ce dépassement devenu mythique pour de nombreux fans de F1 représente le point d’orgue de la rivalité entre le futur septuple champion du monde et celui qu’il considérait comme son plus féroce rival. Une sorte de revanche pour le Finlandais après leur première passe d’armes 10 ans plus tôt en F3, sur la piste de Macao…

Statistiques :

2

titres

20

victoires

26

poles

51

podiums

161

Grands Prix

4

Non départs

Comme chaque année, la Mecque de la catégorie se retrouve sur le tracé urbain pour clôturer la saison. Hakkinen y pose ses valises en favoris, lui qui a survolé le championnat britannique et battu les pilotes du championnat allemand dont…Michael Schumacher, un autre jeune talent aux dents longues.  

Le début de week-end tourne d’ailleurs à l’avantage du grand blond, jusqu’au départ de la deuxième manche où il se fait surprendre par Schumacher qui ne parvient toutefois pas à se défaire d’Hakkinen qui le suis comme son ombre.
Dans le dernier tour Michael sort large dans un virage et Mika ne demande pas son reste pour s’engouffrer dans l’espace laissé libre par son adversaire du jour…Mais Schumacher se rabat au dernier moment sur le Finlandais le poussant contre le rail et à l’abandon.

Un coup de volant qui en rappellera d’autres quelques années plus tard mais ça…c’est une autre histoire.

La suite pour Mika, c’est la F1 avec d’abord une séance d’essais à Silverstone au volant d’une Benetton puis comme titulaire dès 1991 avec Lotus.
Naïf, le jeune prodige finlandais pensait débarquer et se battre pour la victoire. Las il devra vite se rendre à l’évidence que le grand cirque est un autre monde dans lequel le pilote dépend souvent de sa machine et à l’époque la jadis glorieuse écurie Lotus est exsangue.
Il y usera ses fonds de combinaisons durant deux saisons, réussissant quelques coups d’éclats notamment lors du Grand Prix du Mexique 1992 qu’il termine en 6ème position.

L’année suivante il accepte un poste de pilote d’essais chez McLaren pas au meilleur de sa forme non plus. Il lui faudra attendre son 96ème GP lors de l’ultime épreuve de la saison 1997 pour enfin s’imposer. Ce qui ne l’empêchera pas de s’illustrer avant ça, et notamment lors de sa première course pour McLaren en fin de saison 93 au Portugal.

Alors appelé en remplacement du décevant Michael Andretti, Hakkinen s’offre le luxe de battre son équipier, un certain Ayrton Senna, dans l’exercice de la qualification. Une performance saluée par le Brésilien non sans avoir au préalable passé une heure à analyser les datas. Lors du Grand Prix suivant si c’est Ayrton qui s’impose, Hakkinen continue de surprendre en s’adjugeant la troisième marche du podium derrière son équipier et Alain Prost. C’est ce qu’on appelle être en bonne compagnie.

La suite sera marquée par son accident lors des qualifications du Grand Prix d’Australie 1995 sur la piste d’Adélaïde.

Alors en pleine décélération pour aborder la courbe de Brewery Bend sa MP4/10 décroche brusquement à cause d’une crevaison à l’arrière gauche. Après plusieurs chocs contre les rails, la monoplace du Finlandais fini par s’encastrer frontalement à plus de 200km/h. Inconscient le pilote ne doit sa survie qu’à la présence toute proche des commissaires de piste dont Stephan Lewis diplômé en neurochirurgie, spécialisé dans les lésions cérébrales qui lui pratiquera une trachéotomie à même la piste. A l’hôpital, Hakkinen demandera à Lewis s’il serait encore capable de marcher, sous-entendu…de conduire une monoplace. L’instinct de compétition.

Remis sur pieds, le Finlandais reprendra l’entrainement dès janvier de l’année suivante pour être au départ de la première course, en Australie, mais cette fois sur le tout nouveau tracé de l’Albert Park à Melbourne. Epreuve qu’il terminera en cinquième position. Pour l’anecdote ce sera aussi sa position finale au championnat cette année-là.

Les saisons 96 et 97 seront deux nouvelles années de transitions avant ce premier succès de Jérez en plein duel entre Jacques Villeneuve et Michael Schumacher pour le titre mondial. Un Schumacher dont Hakkinen recroisera la route à partir de 1998 grâce à un binôme McLaren-Mercedes enfin à maturité. Malgré une MP4/13 au-dessus de la Ferrari, la lutte pour les titres se jouera jusqu’en fin de saison au Japon. Epreuve durant laquelle Michael Schumacher devra abdiquer face au finlandais.

L’année suivante, on prend les mêmes et on recommence. Enfin jusqu’à Silverstone et l’accident de Schumacher dans le premier tour de l’épreuve. Face à Irvine parachuté leader de la Scuderia, Hakkinen semblera avoir une baisse de motivation et une fois encore le titre se décidera en fin de saison, avec Schumacher revenu, contre son gré, jouer les porteurs d’eau de son numéro 2.

Et pourtant l’année suivante c’est une nouvelle fois au Japon que le titre pilote sera attribué mais cette fois, c’est Michael Schumacher qui coiffe la couronne, grâce à une stratégie audacieuse, mettant fin à plus de 20 ans de disette pour les hommes de Maranello.

Se battre pour deux championnats c’était déjà épuisant, mais trois c’était sans doute de trop et en 2001, au volant d’une McLaren en deçà de sa rivale rouge, le Finlandais ne volera plus, dominé par son équipier David Coulthard qui ne pourra pas faire illusion longtemps face à l’armada italienne menée par un Schumacher assoiffé de succès.

Plus que le manque de succès, il s’imposa à 2 reprises et abandonna dans le dernier tour en Espagne, c’est sur un tour que la chute de performance du double champion du monde était la plus criante avec zéro pole cette année-là. Pour certains c’est ce fameux duel de Spa 2000 qui marque l’apogée de Mika Hakkinen. Comme un sommet qu’il ne pourrait plus jamais égaler, ce moment où il a pris conscience que pour faire mieux il allait devoir sur conduire. Et la flamme qui l’avait poussé à remonter dans un baquet après Adélaide 95 n’était sans doute plus suffisamment vivace.

Le 14 septembre 2001, Hakkinen annonce qu’il quittera la Formule 1 au terme de la saison pour ce qui est alors présenté comme une année sabbatique. Ron Dennis lui promet alors qu’un volant l’attendra jusque fin 2003. Pour le remplacer, il jettera son dévolu sur un autre Finlandais prometteur nommé Kimi Raikkonen et dont on devrait reparler dans un prochain numéro…

Ce qui avait été annoncé comme une année sabbatique deviendra rapidement une retraite définitive de la discipline, et un running gag pour les fans. Malgré des rumeurs l’annonçant chez Williams ou encore chez BAR à l’été 2004 ou des essais pour McLaren en novembre 2006.

Des essais qui le convaincront que son temps en F1 était bel et bien passé après 10 saisons, 165 Grand Prix, 51 podiums, 26 poles position, 25 meilleurs tours, 20 victoires et 2 titres mondiaux.

Il raccrochera définitivement le casque fin 2007 au terme d’une ultime saison dans le championnat DTM auquel il participait depuis 2005 et dans lequel il s’est imposé à 3 reprises.

Voilà s’en est terminé pour ce premier épisode de Champions, merci d’avoir été à l’écoute de ce podcast. Nous on se retrouve très vite pour de nouvelles aventures.

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