Dream Team (ou presque) – Episode 01 : Jaguar

Dream Team (ou presque) – Episode 01 : Jaguar

Dream Team (ou presque) – Episode 01 : Jaguar

Dans ce nouvel épisode on revient sur une dream team… enfin une équipe qui rêvait d’en devenir une mais qui repartira la queue entre les jambes au bout de quelques saisons : Jaguar.

 

Nous écouter :

La rivalité entre Ford et Ferrari est parmi les plus icôniques du sport et a participé à donner ses lettres de noblesses à la marque de Détroit en sport automobile avec une première victoire au Mans en 1966. Un duel porté à l’écran en 2019 dans l’excellent film “Le Mans 66” de James Mangold en 2019.

Et bien au début des années 2000, la marque à l’oval bleu se dit qu’elle remettrait bien le couvert mais cette fois en Formule 1…

Statistiques :

2

tours en tête

49

points

85

grands prix

2

podiums

Ford en F1 c’est une longue histoire en tant que motoriste avec notamment le mythique Ford-Cosworth DFV qui fera rugir ses cylindres de 1967 à 1983 sur les grilles de départ. Sur cette période, la marque américaine récolte 10 titres des constructeurs et 12 pilotes. Un 13ème viendra s’ajouter en 1994 avec Michael Schumacher.

Donc Ford en F1 à ce qu’on peut appeler un joli palmarès. Mais le géant ne s’est jamais engagé comme constructeur à part entière.

Même si la présence de la marque a été continue depuis 1967, le titre de 1994 acquit par Schumacher est le seul trophée récolté en 10 ans et avec la perte de Benetton qui a préféré se tourner vers Renault pour la saison suivante, Ford se retrouve à jouer les ‘seconds rôles’.

En janvier 1996, la marque annonce son implication dans le projet Stewart Grand Prix co-dirigée par Paul et Jackie Stewart. Le triple champion du monde est une figure mythique des succès de Ford dans les années 60 et 70 si bien que cette association est des plus logiques en termes d’image.

Mais pour la faire courte, on vous parlera plus longuement de l’aventure Stewart dans un autre épisode, les pontes de Ford s’impatientent rapidement devant des résultats qui tardent à venir et en juin 1999 le constructeur annonce prendre le contrôle de Stewart à partir de la saison suivante. Quelques mois plus tard, Johnny Herbert offrira la victoire à Stewart lors d’un Grand Prix d’Europe resté dans les mémoires. Une belle façon de clore l’aventure des voitures blanches au tartan.

Et pour son arrivée en tant qu’écurie complète Ford décide, comme lors de son association avec Stewart, de faire un joli coup de com’ puisque c’est sous le nom de Jaguar, rachetée en 1989, que la marque viendra se frotter à…Ferrari. Parce que oui l’ambition est de faire du félin britannique, l’équivalent du cheval cabré italien et faire déferler une vague verte sur le championnat.

D’ailleurs pour la petite anecdote, Jaguar qui a un joli palmarès en sport auto, avec notamment deux victoires aux 24 Heures du Mans 1989 et 1990, avait déjà participé à un GP de Formule 1 en 1950 à Monza. A l’époque la marque avait installé un moteur XK dans une…Ferrari 166 et avait abandonné sur problème moteur.

Mais revenons à nos années 2000. Le 25 janvier, Jaguar lève le voile sur la R1 qui arbore une des plus belles livrées de l’histoire de la Formule 1 avec un vert british du plus bel effet.  
Sportivement l’ambition est de se hisser dans le top 3 du championnat. Objectif qui ne semble pas totalement irréaliste étant donné que Stewart avait terminé quatrième l’année précédente avec moins de moyens.

Sauf que cette saison 2000 sera un véritable chemin de croix pour l’écurie de Milton Keynes avec comme seule éclaircie la quatrième place d’Eddie Irvine à Monaco. Autant dire que du côté de Détroit les rugissements du début de saison ont fait place à des grognements de mécontentement.

Et comme souvent dans ces cas-là on fait table rase et on revoit l’organigramme de fond en comble. C’est ainsi que Niki Lauda arrive dans l’écurie pour épauler Bobby Rahal dans une direction bicéphale à la répartition des rôles pas forcément claire et qui provoquera quelques tensions. Côté technique, Steve Nichols est venu remplacer Gary Anderson en court de saison 2000.

Chez les pilotes, Irvine conserve son baquet et fera équipe avec Luciano Burti pour les quatre premiers Grand Prix de la saison avant d’être remplacé par Pedro de la Rosa. Sportivement on ne peut pas dire que 2001 soit franchement meilleure que la saison précédente malgré quatre entrées dans les points dont un podium à Monaco.

En 2001, Jaguar fait surtout les gros titres pour ce qu’il se passe en coulisses. Notamment à cause d’une rumeur insistante annonçant l’arrivée d’Adrian Newey, l’ingénieur qui a fait gagner Williams et McLaren ces dernières années.
Le 1er juin un communiqué est même publié officialisant l’accord entre les deux parties. L’Anglais devant prendre ses fonctions en août 2002. Sauf que Newey de son côté affirme n’avoir rien signé. Sûre de son fait, Jaguar menace alors de porter l’affaire en justice, attaquant l’ingénieur mais également McLaren. L’affaire sera finalement résolue le 14 juin. McLaren et Newey présentant leurs excuses à Jaguar pour l’incompréhension autour du contrat du directeur technique et Jaguar acceptant de ne pas contraindre Newey à rejoindre Milton Keynes en vertu des lois européennes. Cet imbroglio coutera la tête de Boby Rahal, laissant Lauda, enfin, seul maitre à bord.

2002 doit marquer le véritable envol de Jaguar en Formule 1 après deux saisons marquées par le manque de fiabilité et les guerres de pouvoir. Lors de la présentation de la R3, Lauda affirme qu’un nouvel esprit s’est emparé de l’écurie et que cette nouvelle monoplace est le fruit d’un véritable travail d’équipe. Mais les sourires feront vite places aux grimaces lors des premiers essais…la R3 est tout aussi ratée que ses devancières. Suffisant pour faire sauter le directeur technique remplacé par Guenter Steiner en provenance du programme Ford en WRC.

Lors du premier Grand Prix en Australie, Irvine et de la Rosa sont respectivement 19 et 20ème sur la grille. La quatrième place décrochée par l’Irlandais le lendemain n’étant qu’un écran de fumée dû au carambolage du premier tour. Encore une fois au-delà d’un comportement hasardeux, la fiabilité était un réel problème avec pas moins de 17 abandons pour raisons mécaniques en 34 départs ! 

Le podium de Monza, encore une fois signé Irvine, ne sauvera ni la saison ni le poste de Lauda qui sera remercié en fin de championnat. 70 autres employés subiront le même sort, dont Guenther Steiner et les deux pilotes titulaires. En quatre ans, Jaguar aura connu autant de team principal et trois directeurs techniques.

Mais cette saison 2003 semble, enfin, poser des bases saines pour l’avenir. La R4 est moins capricieuse que ses grandes sœurs et surtout plus fiable avec neufs abandons sur problèmes mécaniques dont 7 liés au moteur. Ce qui permet à l’écurie d’entrer à sept reprises dans les points, dont six grâce à Mark Webber. Justin Wilson, remplaçant du décevant Pizzonia s’offrira un top 6 à Indianapolis.

Mais la plus grande victoire de Jaguar en cette saison 2003 est cette sérénité qui semble se dégager de l’équipe et qui laisse entrevoir l’avenir sous de meilleurs jours d’autant que Ford décide d’investir dans une nouvelle soufflerie. Mais en 2004, Jaguar stagne et ne fait guère mieux que la saison précédente. Son moment de ‘gloire’ interviendra à Monaco. Alors que la R5 fait la promotion du film Ocean 12, un diamant de 300.000 dollars est incrusté dans le museau… un bijou qui disparaitra dans l’accident de Christian Klein en course.

Devant des résultats toujours décevants, des rumeurs commencent à circuler dans le paddock sur la possible vente de l’écurie. Vente qui sera officialisée en novembre, Red Bull reprenant les commandes pour 1 euro symbolique. La suite on la connaît, une direction quasiment inchangée depuis ces débuts avec Christian Horner, Helmut Marko et Adrian Newey (tiens tiens…) sept titres des pilotes, six constructeurs, série en cours…Pas mal pour une marque qui était vue comme un vulgaire vendeur de cannettes à ses débuts et qui deviendra en 2026 une écurie/motoriste avec le soutient…de Ford.

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